Le Temps de l’action
Vient le temps où on va élire domicile à la cave. Appréhension et excitation se mélangent. Dernières révisions et préparation des provisions.
Toute la famille s’organise. Les vendangeurs arrivent.
Christine ordonnance la vie dans les vignes. 3 îlots, 25 ha, tout à la main, avec jusqu’à 3 passages sur certaines parcelles. Passé l’étonnement des saisonniers, ça demande un peu d’organisation. Chaque grappe sera cueillie à sa juste maturité et destinée à une cuvée prédéfinie. Vilain défaut d’une œnologue conseil reconvertie en vigneronne, ces 3 passages rythment le Clos et s’impriment dans le style de nos vins.
Le pick-up chargé de ses caisses pleines rejoint le cœur du village de Maury. Entre les maisons blotties, au détour des ruelles étroites, l’horizon soudain s’éclaircit; nous arrivons au Clos. Son chai contemporain, épuré, effilé, entouré de quelques plants de vignes joue les contrastes.
En toile de fond, la barrière rocheuse forme un amphithéâtre, au centre de cette scène se dresse la silhouette du Château de Quéribus. Lieu de villégiature pour quelques semaines.
Dans la cave ce sont les garçons qui officient. Au centre siège le pressoir, objet de toutes nos attentions. Les raisins sont refroidis en chambre, triés sur table, vidés dans l’égrappoir. Les jus sont acheminés de façon douce dans les petites cuves
Entre le coup de feu des vendanges de « blanc » et celui des « rouges », c’est la dernière sortie en mer pour nous.
Ici les poissons ne font que quelques mètres du port à nos fourneaux.
Fermes, aux couleurs franches, d’une brillance éclatante, ils gardent cette fière arrogance jusqu’au dressage dans nos assiettes.
D’une famille un tantinet épicurienne, nous nous sommes imposés le défi de savoir bien les accompagner. C’est ainsi qu’est né l’Idylle. Vif, une arête acide qui s’ouvre sur une bouche ample. En un mot : fuselé.
Du coup nous prenons soin de nos raisins comme le pêcheur de sa pêche.
saison suivante :